Vu dans le rétroviseur des cinquante dernières années, les métiers du travail social accessibles par des formations « post-bac » ont maintenu, et même confirmé, un bel attrait. Les cohortes d’éducateurs spécialisés diplômés, particulièrement, se sont avérées toujours plus fournies, après la création du titre en 1967 – particulièrement dans les années 70, puis durant les années 2000. Le soubresaut qui apparait, ci-contre, pour l’année 2010, s‘explique sans doute très prosaïquement : cette formation, en trois ans, a été réorganisée à la rentrée de 2007… De même, la chute provisoire du nombre des éducateurs de jeunes enfants diplômés, en 2008, n’est sans doute que la conséquence d’un décret de 2005. Quant au diplôme d’assistant de service social, datant tout de même de 1932, il a encore pu déclencher une nouvelle vague de vocations, au tournant du millénaire.
En revanche, ces dernières années, la tendance se fait nettement plus moribonde pour ces diplômes de niveau 3 – à l’exception, certes, des CESF. Faut-il donc y voir un contrecoup de la crise de 2008, qui a rendu le « social » plus violent ? Ou les nouvelles générations jugeraient-elles ces métiers insuffisamment payés, au regard des trois ans de formation qu’ils requièrent ? Une évolution, en parallèle, semble bien confirmer ce besoin de revalorisation. Les diplômés des niveaux supérieurs (ici en rouge) se font, eux, toujours plus nombreux, pour prétendre à des postes d’encadrement.
La récente réingénierie des formations en travail social permettra-t-elle donc d’inverser la tendance ? Depuis la rentrée 2018, en effet, ces cinq formations doivent déboucher sur des diplômes de niveau 2. Il ne reste plus qu’à attendre 2021 pour en comptabiliser, précisément, leurs premiers diplômés.
Infographie réalisée par Olivier Bonnin et Jérémy Martin
Source : DREES