Le 28 septembre était une journée de mobilisation, dans toute la France, pour dénoncer la crise des métiers du social. La manifestation de Lille a été l'une des plus suivies, avec plus de 10 000 personnes. La colère, l'exaspération et l'inquiétude ont marqué ce rassemblement. Reportage dans le cortège.
14 heures, le 28 septembre. Depuis les gares de Lille Europe et Lille Flandres, des cohortes de manifestants se pressent pour rejoindre le cortège qui doit prendre son envol à partir de l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France.
Sur des affiches au design bien soigné, on peut lire « Cherche salaire décent pour l'auxiliaire de vie » ou bien « Cherche plus de moyens pour l'intervenant.e social.e ». Dans l'air, un grand ballon blanc « Crise des métiers de l'humain ». Miracle, il ne pleut pas.
La provocation du ministre
En tête de cortège, la douzaine d'organisations appelant à la manif se rassemblent autour de la banderole commune. Président de l'Uriopss Hauts-de-France, Dominique Demory énumère la liste des griefs contre le gouvernement, entre une prime « Ségur » qui ne touche pas tout le monde, une extension à d'autres professions – via le « Laforcade » – qui oublie encore trop de personnes. Et des conseils départementaux qui ne répondent pas aux demandes de prise en charge de la revalorisation.
Goutte d'eau dans cette coupe déjà pleine : la déclaration récente du ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, demandant aux employeurs de « prendre leurs responsabilités » par rapport aux exclus du Ségur. Le président de l'Uriopss annonce la couleur. « On va faire du bruit ». La promesse sera tenue.