Après avoir œuvré pour un "mieux-vivre" dans les hôtels sociaux, Philippe Baudassé propose de former leurs personnels, pour améliorer le quotidien des publics qui y vivent. Faute de pouvoir se passer de ces hébergements, il plaide pour un label garantissant leur qualité.
Comment en êtes-vous venu à former des directeurs, des réceptionnistes ou des agents d’entretien des hôtels, pour mieux y accueillir les publics précaires ?
Philippe Baudassé J’ai travaillé douze ans pour le Samu social de Paris, notamment comme responsable de la mission « mieux-vivre à l’hôtel ».
Après l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra, qui avait tué 24 résidents en 2005, un audit des hôtels sociaux avait été confié en 2006 à notre organisation. Elle s’était ainsi dotée d’un service dédié à l’hébergement et aux réservations hôtelières. Aujourd’hui appelé Delta, ce service opère désormais à travers toute l’Île-de-France, pour ses huit SIAO (services intégrés d’accueil et d’orientation, NDLR).
J’ai ainsi pu y travailler à une amélioration des conditions de vie, pour les personnes qui y sont hébergées. Car ces lieux de mise à l’abri, de fait, sont devenus des lieux de vie.
Combien de temps passe-t-on, en moyenne, dans les hôtels sociaux ?
P. B. D’après Delta, en 2020 en Île-de-France, près de 50 % des ménages hébergés en hôtels y vivaient depuis plus de deux ans déjà, dont 15 % depuis plus de cinq ans. La durée moyenne du séjour y est d’environ deux ans et demi.
Combien de personnes y sont hébergées ?