Assistante sociale référente au Comité pour la santé des exilés (Comede), Bénédicte Maraval décrit la raréfaction des places d’hébergement en Ile-de-France, depuis l’an dernier. Un "nettoyage social", accompli pour les JO, selon le collectif le "Revers de la médaille".
Avec le Revers de la médaille, un collectif de plus de cent organisations de solidarité, vous avez fait témoigner, le 16 juillet, des « victimes du nettoyage social », engagé selon vous à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques. En tant qu’assistante sociale au Comede, auprès des migrants, que constatez-vous ?
Bénédicte Maraval Depuis près d’un an, les solutions d’hébergement manquent particulièrement à travers l’Île-de-France.
Je le constate même pour des mamans avec leurs enfants à la rue, pour lesquelles tout le monde se mobilise toujours fortement. Auparavant, en y mettant beaucoup d’énergie, en trois jours ou une semaine, on leur trouvait un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) ou un hôtel social stable. Depuis près d’un an, on n’y parvient plus.
Pour le Samusocial de Paris, les mamans enceintes, ou celles avec un bébé de moins de trois mois, constituent pourtant des priorités. Mais même avec elles, on n’y arrive plus. J’ai récemment accompagné une jeune de 18 ans enceinte, qui avait d’ailleurs ses papiers : elle a passé trois mois à la rue, avant de pouvoir rejoindre un hébergement stable, en Seine-et-Marne !
Comment l‘expliquez-vous ?