La crise sanitaire a donné une visibilité aux métiers de première et seconde ligne, souvent associés à une forme de pénibilité. Reçoivent-ils dès lors une compensation via des avantages salariaux ?
Pour répondre à cette question, la Dares a étudié sur une période assez longue (1991-2019) l'évolution des rémunérations pour ces métiers. Une période marquée par la montée en puissance des diplômés du supérieur (de 7 % à 30 %) et par un recul des ouvriers et des employés, même s'ils restent majoritaires.
Quand on croise salaires et conditions de travail, il apparaît que les métiers pénibles ont perdu du pouvoir d'achat sur ces presque trois décennies. « En 1991, les salariés les plus exposés à des contraintes physiques ont un salaire mensuel net moyen inférieur de 400 euros par rapport aux salariés les moins exposés. Trente ans plus tard, cet écart atteint plus de 600 euros par mois », constate la Dares.
Pour les salariés ayant un faible niveau d'autonomie, l'écart défavorable de revenu est passé de 550 euros en 1991 à 800 € en 2019. En revanche, ceux qui ont des contraintes horaires (travail de nuit) ont vu leur revenu un peu plus augmenter que les autres.
Précisons que toutes ces données sont antérieures à la crise sanitaire. « [Celle-ci] pourrait entraîner des changements structurels de la répartition de la main-d’œuvre ou du pouvoir de négociation des salariés, en particulier dans la prise en compte des facteurs de pénibilité », prévoit la Dares.
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