Alors que l'été 2024 a déjà été émaillé de quelques jours de canicule, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d'alarme. Sur la base du baromètre du Médiateur de l'énergie, elle cite le chiffre de 55 % de Français déclarant avoir souffert de la chaleur en 2023 dans leur logement au moins pendant 24 heures. Cette proportion aurait crû d'un quart entre 2013 et 2020.
Toutes les catégories de population ne sont pas logées à la même enseigne. « Majoritairement locataires et sans moyens techniques et financiers pour rénover les bouilloires dans lesquelles ils vivent, les plus modestes subissent la double peine de la précarité et des conséquences du dérèglement climatique dont ils sont pourtant les moins responsables », note la Fondation. Les jeunes, les personnes isolées ou encore les mères célibataires sont parmi les plus touchés.
Ces épisodes de chaleur sont responsables d'une surmortalité, estimée à 5 000 personnes lors de l'été 2023 dont les trois quarts sont des personnes de plus de 75 ans. Le coût cumulé de cette surmortalité entre 2015 et 2020 a été chiffré entre 16 et 30 milliards d'euros. S'ajoute à ces coûts, notamment, la surfréquentation des urgences (20 000 personnes lors de l'été 2023).
La Fondation demande aux pouvoirs publics d'intégrer cette question du réchauffement des habitats dans les objectifs des politiques de rénovation énergétique, actuellement centrées sur la réduction de la consommation d'énergie. Cet enjeu relève de l'urgence : en cas de réchauffement supérieur à 2 degrés, 48 % du parc bâti sera exposé à un risque fort ou très fort lié aux vagues de chaleur.
À lire également :