Si les hébergements offrent un toit et un lit à des personnes sans abri, quelles portes de sortie leur proposent-ils ensuite ? Une réponse précise est livrée par l’enquête sur les structures pour publics en « difficulté sociale », menée tous les quatre ans par la Drees. Et dans sa dernière édition en 2016, les issues paraissent nombreuses, avec en un an presque 50 000 départs d’adultes recensés, pour environ 140 000 places disponibles - dont un tiers en CHRS et un quart en Cada.
Mais évidemment toutes les sorties ne se valent pas. Si les CHRS peuvent se flatter d’avoir mené plus de 10 000 adultes vers diverses formes de location, ils en ont malheureusement laissé 4 000 repartir pour des destinations inconnues, voire des hébergements de fortune, mobiles, ou à la rue. A l’inverse si les CPH, dédiés aux réfugiés, n’ont pu faire sortir que 622 adultes, la plupart ont pu se loger en HLM. Pour les demandeurs d’asile passés en Cada ou AT-SA, les solutions paraissent bien moins satisfaisantes.
Mais si ces résultats sont contrastés selon les types d’hébergement, diffèrent-ils en raison des accompagnements prodigués, ou bien des profils des personnes hébergées ? L’enquête de la Drees permet au moins de soulever des hypothèses. Il s’avère qu’en Cada, 77 % des adultes en 2016 étaient « dans l’impossibilité administrative ou médicale d’exercer une activité professionnelle », contre 6 % en CPH… L’accès au logement leur en est fatalement restreint.
A la Fédération des acteurs de la solidarité, Carole Lardoux, responsable de l’animation de l’observation, ne privilégie pour sa part aucune des deux hypothèses. Elle remarque cependant une grande stabilité des proportions, par rapport à la précédente enquête de 2012. A ceci près : « La proportion de personnes accédant à un logement HLM a augmenté de 4 points environ, pour presque tous les types d’hébergement. » La question est maintenant de savoir si la nouvelle politique du Logement d’abord montrera ses effets, dans l’enquête DS prévue en 2020.
Infographie réalisée par Olivier Bonnin et Jérémy Martin