Peu à peu, les acquis de la crise sanitaire en matière de politique du logement semblent se fissurer. C'est en tous les cas le sentiment de la Fondation Abbé Pierre qui avait déjà exprimé son opposition, avec le Collectif des associations unies, à la suppression sur deux ans de 14 000 places d'hébergement d'urgence, prévue dans le projet de loi de finances pour 2023.
Cette fois-ci, à la veille de la trêve hivernale, la fondation s'alarme d'un rebond des expulsions cette année, qui auraient retrouvé leur rythme d'avant la crise. En 2020, leur nombre était tombé 8 156, avant de monter en 2021 à 12 000. On ne connaît pas encore les estimations pour 2022, mais la crainte est qu'on se rapproche du chiffre de 2019 : 16 700 expulsions.
Pour sa part, le ministère du Logement indique qu'un gros travail de prévention a été réalisé avec les équipes mobiles. Celles-ci seraient ainsi entrées en contact avec 3 000 ménages - le total des expulsions empêchées n'étant toutefois pas encore connu. La fondation salue cette initiative, mais note qu'elle ne concerne qu'un quart des départements.
Réaffirmant sa priorité au « Logement d'abord », le ministère estime que ce programme a déjà bénéficié à 400 000 personnes. Entre 2018 et 2022, le nombre d'agréments pour les pensions de famille aurait même doublé. Et un second plan quinquennal pour le Logement d'abord devrait voir le jour dans les prochains mois.
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