Implantée dans trois villes, l’association l’Onde porteuse propose un chantier d’insertion unique en France, appuyé sur le média radio. L’occasion pour des personnes parfois très éloignées de l’emploi d'acquérir des compétences et de reprendre confiance en soi auprès de journalistes et de conseillères en insertion. Un combo qui fonctionne, toutefois fragilisé par les orientations politiques actuelles.
Ce matin-là sur l’île de Nantes, dernière ville où s’est implantée l’association il y a à peine deux ans, l’atmosphère est studieuse. Point de reportage prévu ce jour, mais des entretiens avec Patricia Créhange, la conseillère en insertion.
Dans cette immense halle lumineuse à la décoration tendance, organisée en différents bureaux ou open space cosy, l’Onde porteuse dispose de deux espaces clos, et chacun est au travail, face à son écran d’ordinateur.
Huit salariés en insertion
Capucine Frey, 15 ans de journalisme à Radio France et aujourd’hui journaliste et encadrante technique du chantier d’insertion de Nantes, a tout de suite été séduite par ce projet. Du lundi au jeudi, de 8h45 à 16h15, elle accompagne une équipe de huit salariés en insertion, rémunérés au Smic, qui peuvent rester à l’Onde Porteuse pendant deux années. Le temps de remettre un pied, le plus sereinement possible, dans le monde du travail.
Problèmes de santé, rupture familiale ou professionnelle, accident de vie, burn-out… Chaque histoire est unique. L’équipe, mouvante et toujours hétérogène, est actuellement composée de personnes allant de 21 à 56 ans, aux parcours de vie très différents. Le support radio, lui, se veut à la fois ludique et pro, plaisant et rigoureux, permettant de (re)prendre confiance en soi en allant au-devant de reportages variés, avec le sérieux journalistique qui se doit.
Comme une rédaction
Travail autour du choix des sujets, préparation d’interviews, déplacements sur le terrain, pose de la voix, montage, diffusion… L'activité appelle des compétences variées, ainsi que des savoir-être : ponctualité, posture professionnelle, relation à l’encadrante.
« En fait, on fonctionne comme une rédaction classique, explique Capucine Frey. On fait une conférence de rédaction le matin, avec une ligne éditoriale suffisamment large : social, culture, environnement… Rapidement, on perçoit que les idées de sujets sont en lien avec les préoccupations des personnes. Elles peuvent même tourner autour de leur projet professionnel ».