La publication le 14 septembre du rapport du Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU a ravivé les tensions entre militants d’une désinstitutionnalisation totale et associations gestionnaires. Mettant en lumière les divergences de vue et le manque de dialogue, en France, autour de l'accès des personnes aux droits et à l'accompagnement.
Des politiques publiques « fondées sur le modèle médical et les approches paternalistes du handicap », des institutions médico-sociales et services spécialisés considérés comme des « milieux ségrégués », la nécessité d’aller « vers l’éradication des ateliers protégés » : le dernier rapport du Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU n’y va pas de main morte.
Le précédent, en 2017 (consolidé en 2019), s’était déjà révélé cinglant pour la politique du handicap en France : la rapporteure Catalina Devandas-Aguilar recommandait alors de fermer l’ensemble des institutions médico-sociales, affirmant « qu’il n’existe pas de bons établissements ».
Des conclusions gênantes
Des conclusions pour le moins gênantes pour la secrétaire d’État chargée du handicap Sophie Cluzel qui, en plein mandat, se voyait sommée de réorienter une politique dans laquelle les personnes handicapées n'ont « généralement pas voix au chapitre ». Les associations gestionnaires, elles, étaient pointées du doigt comme les principales responsables d’une institutionnalisation privatrice de libertés.
Des constats applaudis par les collectifs et associations anti-validistes, très actifs sur les réseaux sociaux, qui militent pour la fermeture de tous les établissements et pour la promotion de la « vie autonome ».
Hostilité croissante
La publication du nouveau rapport de l’ONU le 14 septembre, en pleine mobilisation associative pour la modification du calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH), a fait monter d’un cran les hostilités.
Dans un communiqué commun intitulé « APF, Hors de nos luttes », sept associations anti-validistes dénoncent une instrumentalisation par APF France Handicap (*), et attaquent, au-delà, l’ensemble des associations gestionnaires.