Créé en mars pour contribuer à la commission d'enquête sur la protection de l’enfance, le "Comité de vigilance des enfants placés" a fait un tout premier rassemblement public, à Paris. Une prise de parole inédite, marquée par la détermination et par quelques larmes.
Serge a beau approcher de la cinquantaine, ça lui « fait bizarre ». Lui qui a été confié dès 1986 « à la Ddass », comme on disait alors, s’étonne encore de vivre cet événement, assez inouï : un meeting d’anciens enfants placés, tous comme lui, « tous écorchés à vie ».
Ce 7 mai à Paris, à deux pas de l’Assemblée nationale, ils sont presque 200 à avoir répondu, comme Serge, à l’appel à un « premier grand rassemblement » du « Comité de vigilance des enfants placés ». Et les voilà à se retrouver à scander, certains le poing levé, et parfois l’œil humide : « On sera là ! ».
Une « étape décisive »
Ce collectif d'« anciens », porté par l'association des Oubliés de la République, n'a été créé qu'à la mi-mars, pour participer à la commission d‘enquête « sur les manquements des politiques de protection de l’enfance » que vient d'obtenir la députée Isabelle Santiago (PS). Et le comité a rapidement voulu célébrer dans la rue cette « étape décisive » dans la lutte pour « obtenir justice et réparation pour les enfants placés d’hier et d’aujourd’hui ».