Dans le Nord, département le plus peuplé et première aide sociale à l'enfance (ASE) du pays, le budget dédié à l'enfance, la famille et la jeunesse a augmenté de 20 % en deux ans, souligne sa vice-présidente. Marie Tonnerre reconnaît pourtant la saturation du dispositif.
Des professionnels ont manifesté à Lille, le 21 mars, pour un « plan de réinvestissement massif » dans la protection de l’enfance de votre département . Quel budget avez-vous finalement voté, le 27 mars ?
Marie Tonnerre Notre budget primitif voté pour 2024 est de 600,6 millions d’euros (M€), pour l’enfance, la famille et la jeunesse (hors masse salariale, NDLR) – sur un total de 3,9 milliards pour le département. Notre budget est ainsi en augmentation de 47 M€ par rapport au précédent - et de plus de 100 M€, soit + 20 %, en deux ans. Ce qui est énorme ! C’est le seul budget du département à connaître une augmentation aussi importante… Mais on ne peut pas se réjouir de devoir augmenter les budgets de nos politiques sociales.
Et comment devraient évoluer vos ressources en 2024 ?
M. T. La grosse difficulté des départements est de ne pas pouvoir voter d’impôts. On est soumis essentiellement aux droits de mutation à titre onéreux (DMTO) (payés sur les transactions immobilières, NDLR), qui seraient cette année en stabilisation.
Quant aux dotations de l’État, elles n’évoluent pas à la même vitesse que nos dépenses obligatoires. Or celles-ci ont progressé ces dernières années avec l’inflation, les revalorisations salariales, ou la prime Ségur.
Comment répartissez-vous votre budget pour l'enfance, la famille et la jeunesse ?
M. T. Nous allouons 312 M€ aux établissements - soit 35 M€ en plus -, et presque 185 M€ pour rémunérer les assistants familiaux - soit 17 M€ en plus.