La Métropole de Lyon a produit un travail intéressant d'analyse des métiers du prendre soin et du lien, à partir d'entretiens et d'ateliers collectifs. Le rapport qui en résulte, publié le 11 avril, aborde des questions diverses comme la féminisation des métiers, la formation ou la place des femmes migrantes.
L'étude creuse les motivations qui conduisent surtout les femmes à embrasser ces métiers : « baigner dans une culture de solidarité », « s'inscrire dans un univers familier », « rendre ce qui a été reçu », « réparer ce qui n'a pu être fait », ou bien encore « recréer des liens ». Loin des jugements définitifs, le document explique que le travail en CDD ou en intérim correspond à la nécessité « d'acquérir une distance qui rend tenable l'exercice d'un métier ».
Dans ces secteurs très féminisés, être un homme apparaît comme un atout pour des promotions plus rapides (certains parlent d'un « escalator de verre »). On aboutit à un paradoxe puisque « la masculinisation des métiers ne semble pas reposer sur une vision de l'interchangeabilité des professionnels femmes ou hommes [...] mais sur leur complémentarité et sur des stéréotypes genrés. »
Comment limiter le turnover ? Les entretiens menés pour l'enquête indiquent que l'enjeu managérial est encore plus déterminant que celui des rémunérations pour stabiliser les salariés. « Changer l’organisation du travail pour plus 'd’horizontalité’ semble en effet permettre de retenir le personnel et, dans une certaine mesure, de diminuer la pénibilité », est-il écrit. Plus d'horizontalité veut dire pouvoir « agir sans avoir à dépendre, référer ou répondre à un niveau hiérarchique supérieur. » Il est préconisé d'accompagner les organisations à améliorer l'autonomie de leurs équipes.
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