La journée nationale organisée par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a donné la parole à des intervenantes accueillant des mineurs en situation de prostitution. Des témoignages en direction de travailleurs sociaux s’interrogeant sur les leviers d’actions possibles.

Entre 7 000 et 10 000 mineurs se trouveraient en situation de prostitution en France, principalement des jeunes filles de 13 à 16 ans, avec un âge moyen d’entrée en prostitution qui s’est abaissé à 14 ans.

Les intervenantes de la table ronde « Mieux repérer, prévenir, accompagner et protéger les mineur.e.s en situation prostitutionnelle ou en risque de l’être », organisée dans le cadre de la journée nationale « prostitution » de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) le 13 février, se sont accordées pour dire que si tous les milieux socio-professionnels étaient représentés, ces mineures en danger avaient pour 100 % d’entre elles connues des violences (intrafamiliales, dans leur propre couple, sexuelles…) et étaient en manque de figure d’attachement.

La question du choix

La première difficulté rencontrée dans l’accueil et l’accompagnement de ces jeunes filles est le discours qu’elles posent sur leur situation, revendiquant un « choix », expliquant même se sentir valorisées par l’attention qu’elles suscitent.

Un discours qui bouscule les professionnels. « Les 12-14 ans n’ont pas de recul sur ce qu’ils vivent, nous mettons alors en place une approche par le jeu », explique Hélène David, responsable des permanences « ado-sexo » de l’association Agir contre la prostitution des enfants (ACPE).