Dans quelques jours, la fête de Noël va s'inviter dans les foyers. Mais les Ehpad largement secoués par les dégâts du Covid-19 et soumis à des restrictions de déplacement seront-ils également à la fête ? Rencontre avec des responsables d'établissement et une proche de résident en colère.
Forcément, ce Noël 2020 ne ressemblera vraiment pas aux précédents. L'année a été terrible pour les résidents des Ehpad : plusieurs milliers sont décédés du Covid-19, le plus souvent sans que leur famille et leurs voisins ne puissent leur dire au revoir. Cette crise a aussi permis d'ouvrir les yeux de la société sur la réalité de ces établissements. Les pouvoirs publics sont devenus très vigilants sur ce qui s'y passe d'abord pour éviter un nouveau drame. Car les Ehpad ont payé un lourd tribut dans cette affaire.
Un point sur la situation sanitaire
Selon le dernier point épidémiologique (10 décembre) de Santé publique France, « parmi les 20 840 signalements en ESMS [données cumulées depuis début mars], 126 828 cas confirmés de Covid-19 ont été rapportés chez les résidents. Parmi les 17 613 décès survenus dans les établissements, 17 453 concernaient des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées. » Depuis fin octobre, le nombre de signalements de cas Covid diminue, étant passé de près de 1 700 sur une semaine à 450 début décembre. On compte environ 7 200 établissements.
Injonctions contradictoires
Le contexte est également très différent : les familles sont très vigilantes sur les droits de leur parent, à commencer par celui de se rencontrer. Les établissements tentent de répondre à des injonctions qui peuvent paraître contradictoires : protéger les résidents, souvent fragiles, du Covid-19 et éviter tout phénomène de repli grave, qui a occasionné de nombreux cas de glissement et des décès. Comme on le sait, à l'occasion de la seconde étape du déconfinement (15 décembre), les pouvoirs publics ont sensiblement allégé les contraintes, notamment en matière de visites dans les chambres.
Discrétion de Korian et Orpea
Que préconisent les grands groupes commerciaux ? Chez Korian, la dernière information disponible sur la question de l'organisation des visites remonte à fin octobre. Le groupe leader sur le marché prévient que chaque établissement garde une marge de manœuvre. « Il est possible, lit-on sur le site, que nous soyons amenés à limiter le nombre et la fréquence de vos visites, soyez sûrs que nous ferons absolument tout pour maintenir le lien entre vous et votre proche. »