« Chaque année, le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins de Médecins du monde en France prend le pouls de notre système de santé. Cette année, une fois encore, les chiffres ne sont pas bons. » Florence Rigal, la présidente de l'ONG, lance l'avertissement dès les premières lignes de ce 22e rapport annuel, publié le 8 décembre.
Et le bulletin de santé s'avère particulièrement préoccupant pour les quelque 15 000 personnes « en difficulté d'accès aux droits, à la prévention et aux soins » qui ont été accueillies, en 2021, dans l'un des 14 « centres d'accueil, de soins et d'orientation » (Caso) de l'association.
Parmi les patients reçus en consultation, la moitié « avaient un retard de recours aux soins, et 44 % nécessitaient une prise en charge urgente ou assez urgente », pointe Médecins du monde. Et parmi tous les usagers accueillis, 13 % déclaraient avoir renoncé aux soins dans les douze derniers mois, dont 83 % pour des raisons financières. Pourtant, plus des trois quarts étaient éligibles à la couverture maladie ; mais 81 % n'en avaient pas.
Médecins du monde formule plusieurs recommandations pour lutter contre le non-recours, et notamment de garantir un « accès à une domiciliation dans les mêmes conditions partout en France ». L'association plaide aussi pour le développement de l'interprétariat en ville comme à l'hôpital, ou encore pour un financement des permanences d'accès aux soins de santé (Pass) « à la hauteur des besoins ».
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