« Alors que la pauvreté augmente et s'enracine, et que s'installent des restrictions budgétaires », les services intégrés d'accueil et d'orientation (SIAO) chargés de recueillir les demandes des personnes à la rue et de les orienter vers des solutions adaptées « se heurtent à une hiérarchisation des vulnérabilités ».
Dans un courrier adressé à la ministre du Logement, Valérie Létard, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Croix-Rouge alertent sur la « situation extrêmement dégradée que connaissent aujourd’hui » de nombreux SIAO.
Faute de places suffisantes pour répondre aux demandes, « il est de plus en plus fréquent que des critères restrictifs d’accès aux dispositifs d’hébergement soient imposés aux SIAO, excluant certains publics », relatent les deux organisations.
« S'il est inconcevable de laisser un enfant à la rue, il est impossible de faire de même pour les hommes isolés », ajoutent-elles, soulignant que les associations « s'interrogent aujourd'hui sur l’opportunité et le sens de poursuivre [leurs] missions ».
Par ailleurs, les professionnels sont « épuisés ». « Trop de demandes ne sont pas pourvues, les personnes en détresse sont triées selon une appréciation locale et subjective de certaines vulnérabilités, l’inconditionnalité et la continuité sont trop souvent bafouées. Cette perte de sens, nous ne l’acceptons pas. »
À lire également :