Après les mobilisations des 17 novembre et 7 décembre derniers, les oubliés du Ségur ont à nouveau fait entendre leurs voix ce mardi 11 janvier. À l’appel de l’intersyndicale, à Nantes, ils étaient environ un millier dans la rue, très remontés contre l’immobilisme du gouvernement.
« Depuis le début de la crise, on nous envoie des leurres », s’agace Aurélie, éducatrice spécialisée dans un foyer d’accueil mère-enfant. À trois mois de la présidentielle, les professionnels du secteur social et médico-social ne décolèrent pas, et continuent à battre le pavé pour défendre un domaine aujourd’hui exsangue.
Alors oui, le Ségur de la Santé (la revalorisation salariale de 183 €) a été « élargi » l’année dernière à de nouveaux professionnels travaillant dans des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Une petite victoire qu’il a fallu gagner aux forceps. Mais les revendications dépassent largement l’amer constat financier et la complexité liée à la crise sanitaire.
Les jeunes n'ont plus envie de faire ces métiers
« Cela ne nous satisfait pas, explique la jeune femme, qui s’est reconvertie trois ans plus tôt dans ce qu’elle nomme un métier-passion. Nous, on souhaite une revalorisation salariale pérenne. Davantage de moyens humains. Les jeunes n’ont plus envie de faire ces métiers ». Aurélie savait où elle mettait les pieds, elle est venue de son plein gré, pour faire ce boulot « qui a du sens ». « Mais, ajoute-t-elle, je me suis syndiquée tout de suite à la CGT, j’étais bien consciente des soucis du milieu ».