Des centaines de professionnels du social et du médico-social étaient rassemblés près du ministère de la Santé à l’appel de la CFDT le 12 janvier pour réclamer des revalorisations salariales. Le syndicat demande que la mission Laforcade soit l’équivalent du Ségur de la santé dans ce secteur.
Malgré le froid et la pluie, plusieurs centaines de militants CFDT (1 000 personnes selon l'organisation syndicale) s'étaient donné rendez-vous aux abords du ministère de la Santé et des solidarités le 12 janvier pour dénoncer l’exclusion des personnels sociaux et médico-sociaux des revalorisations du Ségur de la santé, accord pourtant signé par la confédération CFDT.
De toute la France
Prises de paroles, chants, danses… c’est dans une ambiance bon enfant et encadrés d’un sérieux dispositif de sécurité que des professionnels de tous les secteurs (domicile, handicap, protection de l’enfance), publics comme privés, venus de toute la France, ont bloqué le quartier du ministère pendant plusieurs heures.
Grande cause du quinquennat
Après une première mobilisation le 9 octobre, ce nouvel appel à la grève avait été lancé par la fédération Santé sociaux, soutenue par trois autres fédérations CFDT (Interco, Services et protection sociale, Travail et emploi), toutes signataires de la tribune publiée par Laurent Berger, secrétaire général de la confédération dans le Journal du Dimanche (JDD) du 10 janvier. Il y appelait à faire des salariés du secteur social et médico-social « la grande cause du quinquennat » et à augmenter leurs salaires de 15 %.
Première ligne
« Ces travailleurs ont été en première ligne pendant la crise et n’ont pas eu la reconnaissance obtenue par les soignants avec les accords du Ségur », a-t-il expliqué le 12 janvier lors d'échanges avec les manifestants. « Nous souhaitons que les revalorisations obtenues dans le cadre du Ségur s’appliquent à tous les agents de l’hôpital public et au secteur médico-social privé lucratif ou non, car aujourd’hui, ces travailleurs continuent d’accompagner les personnes ».
L'aide à domicile en force
Une large partie des manifestants venait du secteur de l’aide à domicile avec comme principale revendication, la mise en œuvre de l’avenant 43 sur les rémunérations (qui vient d’essuyer un refus d’agrément). « Aujourd’hui le ministère nous assure qu’il est en discussion avec les conseils départementaux sur ce sujet, on va continuer à peser de tout notre poids pour que les salariés de l’aide à domicile bénéficient d’une revalorisation de 15 % », a expliqué Évelyne Rescanières, secrétaire générale de la fédération CFDT Santé sociaux, à la sortie de sa rencontre avec le cabinet du ministre Olivier Véran, en marge de la manifestation.
Réparer l'injustice
Parmi les autres messages que la délégation a souhaité faire passer à l'exécutif ? La nécessité de réparer l’injustice subie par les personnels des structures médico-sociales rattachées à un établissement hospitalier. « Nous sommes presque assurés qu’ils vont bénéficier des accords du Ségur. On attend les textes », s’est félicitée Évelyne Rescanières.
Mission Laforcade
Au-delà de « ce premier pas », la CFDT espère que la mission Laforcade permettra de revaloriser les personnels du secteur non-lucratif. « Nous demandons que cette mission se déroule comme le Ségur et débouche sur un accord-cadre dans lequel les fédérations employeurs et organisations syndicales s’engagent sur la convention collective unique du secteur attendue depuis des années », a expliqué Évelyne Rescanières, notant que ses interlocuteurs au ministère étaient « très tentés » par cette perspective.
Ratios de professionnels
Parmi ses autres demandes, la CFDT réclame « une politique nationale de la prise en charge du handicap et de la protection de l’enfance pour corriger les inégalités territoriales que ce soit en matière de salaires pour les professionnels mais aussi pour les usagers » ainsi que « des ratios de professionnels par activité ».
« Il y aura d'autres rendez-vous »
Et maintenant ? La CFDT va continuer à se battre, en particulier sur l’avenant 43 ou sur la reconnaissance des professionnels du médico-social. « Il y aura d’autres rendez-vous si le gouvernement n’entend pas nos revendications », a d’ailleurs prévenu Laurent Berger le 12 janvier, appelant les manifestants à « maintenir la pression » et à se préparer à se mobiliser de nouveau.