L'Observatoire des inégalités a publié, le 6 décembre, son rapport sur la pauvreté en France. Sur près de 100 pages, ce document très complet aborde les facettes historiques, sociologiques et géographiques de la pauvreté. Sur ce dernier plan, les trois régions les plus pauvres sont La Réunion (un quart des habitants vivent avec moins de 918 € par mois), loin devant la Martinique et la Corse. Les moins touchées par la pauvreté sont les Pays de la Loire et la Bretagne avec un taux de pauvreté voisin de 6 %.
Sur vingt ans, les auteurs notent une stabilité globale du taux de pauvreté : en 2020, 7,6 % vivaient en dessous de la moitié du revenu médian (4,8 millions de personnes) et 13,9 % en deçà du seuil de 60 % (7,6 millions). Mais dans le même temps, la population française a augmenté si bien que sur deux décennies, 800 000 personnes sont venues grossir les effectifs (seuil de 50 %). Commentaire de l'Observatoire : « Notre société n'est pas marquée par l'explosion des écarts, mais est plutôt comme figée. »
Le rapport décortique les raisons pour lesquelles la crise sanitaire ne s'est pas traduite par une flambée de la pauvreté. D'une part, les mesures de solidarité mises en œuvre ont fait baisser le niveau de pauvreté d'au moins un demi-point. Ensuite, l'augmentation depuis 2017 de l'allocation vieillesse et de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) a permis de sortir de la pauvreté des pans de la population. Ces deux allocations (complétées par des allocations logement) sont désormais proches du seuil de 50 % du revenu médian.
Enfin, les auteurs ne cachent pas leur inquiétude sur les conséquences de la flambée de l'inflation. Même si des aides sont apportées aux plus fragiles, les personnes qui utilisent beaucoup leur voiture et qui doivent se chauffer davantage (passoire énergétique) vont être très impactées.
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