Dans un rapport, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) explore les "défis de la politique domiciliaire". Elle met en doute la capacité de la France à tout miser sur le domicile privé. L'Igas demande une diversification de l'offre en soutenant les résidences autonomie et en transformant les Ehpad dans une logique domiciliaire.
Voilà un rapport de l'Igas qui décoiffe ! Les inspecteurs des affaires sociales y prennent à rebrousse-poil des idées reçues qui semblent faire l'objet d'un consensus. Au sortir d'un travail qui a permis l'audition de 400 personnes et une exploration du système danois, le rapport, rendu public le 29 mars, présente un tableau inquiétant du secteur du grand âge, parlant d'une « saturation des établissements et de fragilité des services à domicile ».
Et pourtant, réaffirme l'Igas, il faut à tout prix éviter la multiplication des séjours à l'hôpital qui représentent « des coûts publics sans commune mesure avec celui d'un accompagnement de qualité à domicile ou en Ehpad. »
Pour sortir de cette impasse, le rapport développe trois idées-forces pouvant être résumées ainsi : il ne sera sans doute pas possible d'ici 2030-2040 de réaliser le virage domiciliaire ; il faudra développer l'offre de places en Ehpad mais en la faisant évoluer en profondeur ; les habitats alternatifs doivent être repensés pour prendre en compte une population moins autonome que prévu.
Reconsidérer le virage domiciliaire
« La notion de virage domiciliaire telle qu'elle est communément entendue paraît inadaptée et se fonde sur des hypothèses fragiles ». Par cette phrase, l'Igas s'attaque à un totem des dix dernières années de politique sociale. Plusieurs dimensions sont étudiées pour arriver à cette conclusion.