Dans cette nouvelle chronique*, Jean-Luc Gautherot, ingénieur social, revient sur la critique selon laquelle la trop grande subjectivité des rapports d’évaluation du danger produirait des placements abusifs d'enfants.
Dans la note de cadrage qui prévoit la production d’une nouvelle recommandation intitulée « évaluation globale de la situation de l'enfant en cours de mesure de protection de l’enfance », la Haute autorité de santé (HAS) pointe les faiblesses des rapports d’évaluation du danger adressés au juge des enfants.
Selon les acteurs qui dénoncent les placements abusifs en protection de l'enfance, c’est le manque de fiabilité de ces rapports qui est la cause principale de ces abus.
La montée de la dénonciation des placements abusifs
La dénonciation des placements abusifs en protection de l’enfance est aujourd’hui portée par des acteurs organisés et de plus en plus nombreux : parents, associations, avocats. Des journalistes commencent également à travailler sérieusement sur cette question.
Des ouvrages et des rapports sont publiés : « chroniques du mépris ordinaire » de Michel Amas ; « une justice sous influence » de Christine Cerrada ; « l’aide sociale à l’enfance, une impitoyable machine à broyer les familles d’enfants autistes », un rapport d’autisme France.
Selon certains de ces acteurs, les associations gestionnaires favoriseraient volontairement les placements abusifs pour remplir les établissements et ainsi profiter de la manne financière du système de protection de l’enfance.
Le caractère complotiste de cet argument servait jusqu’à présent de prétexte aux acteurs du secteur pour ne pas prendre au sérieux la dénonciation des placements abusifs.