Au sein de la protection de l'enfance, « il n'y a plus que la prév' qui marche » ! Ce point de vue tranché du formateur Guy Hardy pourra faire débat, mais il est un bon écho des encouragements adressés aux éducateurs de rue, les 9 et 10 novembre à Grenoble, lors des Journées nationales de la prévention spécialisée.
Il est vrai que ce rendez-vous du CNLAPS, le « Comité national de liaison » du secteur, dont le Media social était partenaire, célébrait cette année un anniversaire : les « plus de 50 ans d'actions éducatives » déjà menées depuis l'arrêté du 4 juillet 1972. Par ce texte, en effet, a été reconnue officiellement la prévention spécialisée, pour « faciliter une meilleure insertion sociale des jeunes » en misant notamment sur leur « libre adhésion ».
Or cette méthode d'aller-vers paraît encore « plus vivante » qu'il y a 10 ans, aux yeux de la sociologue Véronique Le Goaziou, qui dépeint une prév' « toujours en mouvement », souvent sollicitée, et pour autant, fidèle à ses pratiques. Une vivacité tenace, donc, « des blousons noirs aux réseaux sociaux », comme le résume le CNLAPS, et qu'un dessin animé de Yassine Ayad retrace joliment pour l'occasion.
Et la prévention spécialisée a encore « de très belles années devant elle », croit même Charlotte Caubel, venue introduire ces journées. Car si 17 départements, à ce jour, ont choisi de se passer de cette protection de l'enfance, la secrétaire d'État espère bien « clarifier » le pilotage de cette mission, ainsi que ses moyens – à l'heure où les « bataillons de la prévention » déployés en 2021 ne savent toujours pas s'ils pourront être pérennisés en 2024.
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