C'est à Élisa Morais, éducatrice spécialisée, que nous avons ouvert le micro, pour ce nouvel épisode du podcast Les Voix du Social. La jeune professionnelle enchaîne les remplacements depuis ses débuts dans le secteur, et trouve dans ce rythme le carburant pour donner le maximum auprès des publics qu'elle accompagne.
Élisa Morais a 24 ans. Elle est éducatrice spécialisée, et exerce depuis plusieurs années dans différentes structures, dans le champ du handicap le plus souvent, même si elle a aussi fait quelques incursions en protection de l'enfance, et auprès des mineurs non accompagnés.
Premiers contrats
Bousculée par des difficultés personnelles pendant son parcours de formation, la jeune femme a flanché au moment d'obtenir le diplôme d'État, au terme de ses trois années d'études. Ce qui ne lui a pas fermé les portes du secteur. Sans se démonter, Élisa a en effet démarché les structures sociales et médico-sociales de son territoire pour décrocher de premiers contrats. Et très vite, cela a marché.
Pas encore prête
Depuis, elle enchaîne les CDD, plus ou moins longs : d'une semaine, rarement, à plusieurs mois le plus souvent. Comme nombre de professionnels de son âge, Élisa ne souhaite pas s'engager dans un CDI. « Je ne suis pas encore prête, j'ai des projets personnels que je souhaite réaliser avant, explique-t-elle. Et puis je ne me sens pas encore assez légitime, je veux encore engranger de l'expérience, de la confiance en moi. »
Pour elle, qui travaille actuellement à l'obtention de son diplôme via la VAE, le choix de contrats (relativement) courts s'inscrit dans la continuité de ses études : « Trois ans ça ne suffit pas, même si on a beaucoup de stages. J'ai besoin d'apprendre encore, de découvrir, de me remettre en question ».
Un pool de remplaçants
L'argument s'entend. Mais quid de l'engagement auprès des publics, quand on sait que l'accompagnement social et médico-social nécessite du temps long, de la stabilité ?
« Moi je fais des remplacements récurrents, et souvent assez longs. Je reviens dans les mêmes endroits, je fais même partie d'une sorte de pool de remplaçants dans certaines associations. C'est une sécurité pour tout le monde, ça n'a rien à voir avec l'intérim par exemple, que je n'ai jamais fait car ça ne me paraît pas du tout adapté », oppose Élisa.
Être un relais
Et puis travailler à plusieurs endroits, varier les missions, prendre des pauses, c'est aussi, pense l'éducatrice, le moyen de rester engagée et investie, au bénéfice des publics et des équipes.
« La routine engendre aussi la fatigabilité, du ras-le-bol parfois, que moi je ressens moins car je peux m'extraire régulièrement, prendre du recul. J'ai plus de ressources que quelqu'un qui est là tout le temps. Je peux aussi être un relais dans une situation difficile, et soulager mes collègues ».
Curiosité et changement
Sans nier la problématique du manque d'effectifs et du turnover dans le secteur, Élisa défend, à notre micro, l'idée que la qualité de l'investissement dans l'accompagnement des personnes n'est pas uniquement liée à la continuité de la présence du professionnel.
Et que la curiosité renouvelée, le changement, la respiration, sont autant de facteurs de motivation et d'engagement.
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