Les 35e journées de l'Association nationale des directeurs de l'action sociale et de santé (Andass) ont eu lieu à Bourg-en-Bresse la semaine dernière. À cette occasion, Anne Troadec (Savoie) a passé le relais à un nouveau président Patrick Genevaux (Pas-de-Calais). Celui-ci revient sur les tensions fortes autour de l'action sociale de proximité. Entretien.
Vous êtes le nouveau président de l'Andass, pouvez-vous vous présenter ?
Patrick GenevauxJ'ai 38 ans et je travaille depuis onze ans pour les conseils départementaux, après une formation à l'Institut national des études territoriales (Inet). J'ai d'abord été, pendant cinq ans, en responsabilité aux solidarités en Haute-Marne, puis pendant trois ans dans le département du Doubs. Et maintenant, cela fait trois ans que je suis directeur du pôle solidarités du Pas-de-Calais.
Quel est le quotidien d'un DGA [directeur général adjoint) d'un département, plutôt pauvre, comme le Pas-de-Calais ?
P. G.Je consacre deux tiers de mon temps à la protection de l'enfance. La situation est très difficile : nous avons des équipes sur le terrain qui sont en grande difficulté, et le département a dû augmenter de 75 millions d'euros son budget pour l'ASE (sur une enveloppe globale de 275 M€).
Depuis le Covid, l'accueil familial s'est effondré avec 500 places perdues. Je m'en rends compte tous les jours : l'ASE est devenue la voiture-balai de l'échec des autres politiques en matière de parentalité, d'intégration des étrangers, d'insertion…