Douze écoles de travail social se sont associées pour concevoir des modules d’enseignement basés sur le numérique. De premiers "jeux sérieux" et "immersions professionnelles", sous casque de réalité virtuelle, viennent d’être présentées à l’IRTS Hauts-de-France.

Plantée dans la porte d’entrée de son pavillon, Madame Larangé ne se montre guère engageante. Rien de bien étonnant, compte tenu du motif de la visite : une « information préoccupante », reçue au sujet de son propre fils Axel, transmise par un professeur. « Encore le collège qui raconte n’importe quoi », soupire-t-elle sous son châle.

Mais puisqu’elle nous laisse entrer dans son salon, il importe de prendre la bonne décision : essayer de parler directement à l’adolescent, ou bien demander des précisions à la mère ? Les deux choix surgissent soudain, inscrits dans des bulles vertes, juste au-dessus du buffet. Il suffit de pointer, à l’aide de sa manette, pour sélectionner sa réponse, et déclencher le scénario correspondant…

La scène, filmée avec des comédiens, aura été vécue derrière un casque de « réalité virtuelle », par des dizaines de cobayes, ce vendredi 10 mars, à Loos (Nord). « Immersion professionnelle virtuelle », corrige aussitôt Yann Regard, directeur des études de l’Institut régional de travail social (IRTS) des Hauts-de-France : « La "réalité virtuelle", c’est plutôt pour le jeu. »

Il est vrai que cette évaluation à domicile fictive n’a d’autre ambition que de former des travailleurs sociaux – en l’occurrence, au repérage des troubles dys. Conçu par l’institut nordiste, ce film à choix multiples est l’un des tout premiers supports de formation numérique, que doivent produire, d’ici à 2024, douze écoles de travail social, de Nantes jusqu’à la Réunion.