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Article19 juillet 2024
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Précarité : à Nantes, Solidair’été assure la permanence estivale

Depuis 14 ans, la ville de Nantes propose une permanence d’été à destination de personnes précaires ou à la rue. Un accueil convivial où se relaient des dizaines de bénévoles, pour tenter d’enrayer l’isolement provoqué par la période des grandes vacances.

Dans la cour de l’école primaire Jean Jaurès, à l’ombre de grands marronniers, seules ou en groupe, quelques dizaines de personnes sont assises sur des bancs, un café fumant devant elles. Ici, on discute sec, parfois de tout et de rien, de la joie de se recroiser, parfois de la difficulté des situations personnelles, toutes émaillées de ruptures, d’exil, de chutes, de chaos, de résilience aussi. 

Sous de petits barnums, des bénévoles distribuent boissons chaudes, collation matinale sucrée, et, pour celles et ceux qui le souhaitent, un panier-repas. L’air est doux, les sourires sont de sortie, mais sous l’insouciance apparente, l’existence même de cette permanence éphémère dessine une réalité plus amère. 

Des besoins qui demeurent

« Malgré l’ouverture de nouveaux dispositifs, les besoins restent les mêmes, explique ainsi Guillaume Gautreau, coordinateur des acteurs de l'urgence sociale au centre communal d'action sociale (CCAS) de la Ville de Nantes. Il y a environ 150 personnes par jour qui passent, tout l’été. Les personnes à la rue fonctionnent beaucoup en réseau affinitaire ».

Ouvert du 15 juillet au 21 août de 10h à 12h du lundi au vendredi, Solidair’été a accueilli, dès sa première semaine, quelque 80 personnes par jour, dont une dizaine de femmes, avant que le bouche-à-oreille ne fasse progressivement augmenter le chiffre. Des personnes majeures, pas de personnes avec enfant, l’accueil de jour familles restant ouvert tout l’été, tout comme la R’ssource, lieu d’accueil pour les mineurs à la rue.

(Re)créer du lien social

À l’origine imaginé par des associations d’urgence sociale et des personnes à la rue, le dispositif tourne aujourd’hui grâce à quelque 150 bénévoles issus d’une dizaine d’associations : Les Restaurants du cœur, Nouveau départ, les P'tits gilets, la Croix Rouge Française, Adra, Les Eaux vives Emmaüs, Hom'less, Écoute de la rue, La Cloche, mais aussi le très connu Un Brin de Causette, dont les locaux fermés pour les vacances sont à peine à quelques mètres de l’école. 

Michel, Fred et Édouard sont des habitués d’Un Brin de Causette, un espace normalement ouvert dès 7h du matin, pour y prendre son petit-déjeuner. Elsa Gambin