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Précarité et sentiment d'injustice, un terreau fertile pour le RN

Longs FormatsAurélie VION27 juin 2024
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Le Rassemblement national (RN) se nourrit des sentiments d’injustice et de déclassement d'une partie de la population, prompte à penser - et confortée en ce sens par ses réseaux sociaux - que les aides sociales profitent d’abord aux étrangers. Les travailleurs sociaux, en première ligne face à ces discours, s'appliquent à rester dans le dialogue et déconstruire les discours sans faire de "politique".

La poussée de l’extrême-droite, Sadek Deghima connaît bien : ce responsable d’un service de prévention spécialisée exerce depuis des années dans le bassin minier du Pas-de-Calais, « juste à côté d’Hénin-Beaumont », précise-t-il. Hénin-Beaumont, ville tenue par le Front national (devenu Rassemblement national) depuis dix ans… 

Une parole libérée 

Sadek Deghima, responsable du service de prévention spécialisée Avenir des Cités. DR

« Nous avons vu les idées de l’extrême-droite progresser de plus en plus, mais les choses ont changé : aujourd’hui, la parole est libérée, les personnes assument complètement le vote RN, y compris chez les jeunes qui se reconnaissent dans Jordan Bardella », témoigne le responsable d’Avenir des Cités.

Des jeunes qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, lesquels constituent leur unique source d’information. 

« Le RN sait très bien se servir des réseaux, il fait circuler des fake news, fait croire que les étrangers prennent le travail des Français, touchent plus d’aides qu’eux… Et beaucoup de jeunes mordent à l’hameçon, assure Sadek Deghima. La précarité est un terreau fertile pour la politique du RN. »

Des jeunes en recherche d’identité

À l’autre bout de la France, dans les Pyrénées-Atlantiques, David Retureau, moniteur-éducateur en protection de l’enfance et syndicaliste CGT, partage ce même constat : « On observe une forme décomplexée d’expression du racisme, les jeunes et leurs familles ne cachent pas leur soutien à des candidats d’extrême-droite. »

Pour sa collègue, Pascale Guiniec, également militante CGT, les personnes « cherchent des boucs émissaires à leurs problèmes, cela va de pair avec les dérives un peu complotistes, voire sectaires, qui sont très exploitées par le RN ».