Depuis 2023, le Centre d’action sociale protestant (CASP), association laïque reconnue d’utilité publique, propose à des hommes accueillis en centre d’hébergement d’urgence de recevoir leurs enfants dans un appartement "hors les murs". Une aide à la parentalité qui sert aussi d’accroche pour les soutenir sur d’autres problématiques.
Une cuisine ouverte sur un vaste salon, des jouets colorés dans les chambres, un lave-linge dans la salle de bains… L’appartement du dispositif Le Temps des cerises à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) a tout d'un appartement familial.
Loué à un propriétaire privé et situé dans un immeuble d’une rue calme, toute proche des transports en commun et à quelques encablures de Paris, il est aussi anonymisé. Il est l'un des quatre logements que compte le dispositif dans quatre départements d'Île-de-France : des appartements classiques, pour retrouver une vie de famille comme les autres.
Des frustrations
À l’origine du dispositif, qui en est à sa phase d’expérimentation, des frustrations qui se croisent. Frustration des professionnels, qui ne peuvent pas accueillir des enfants dans des établissements non prévus à cet effet. Et frustration de pères de famille hébergés qui ne peuvent, de fait, exercer leurs droits parentaux.
« L’impossibilité d’héberger ou même de recevoir des enfants est un vrai problème, développe Julie Pfaff Berger, cheffe de service au CASP. On a même des messieurs qui, lors de l’entretien de pré-admission, refusent la place proposée pour cette raison, renonçant ainsi à une mise à l’abri alors qu’ils vivent dans une très grande précarité, parfois à la rue ».
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Avant la mise en place du dispositif, les pères de famille voyaient leurs enfants dans des lieux publics ou encore chez un tiers, une solution peu satisfaisante.