Le gouvernement engage 14 millions d’euros pour informer le public, mais aussi repérer et accompagner les victimes, et réprimer les clients et les proxénètes. Son plan, inédit, mise notamment sur les assistants sociaux scolaires et les éducateurs de rue.
« Cela fait plus de dix ans que je m’acharne à dire que ce phénomène existe ! » Cette fois, manifestement, un écho a été entendu par Armelle Le Bigot-Macaux, la présidente de l’association Agir contre la prostitution des enfants : le 15 novembre à Paris, à ses côtés, cinq membres du gouvernement ont présenté un tout premier plan national de lutte contre la prostitution des mineurs, dont plusieurs mesures, selon elle, « font faire un bond considérable en avant ».
13 actions en 9 mois
Avec 14 millions d’euros engagés pour 9 mois jusqu’en 2022, doivent être déployées 13 actions, pour sensibiliser, détecter, protéger, et punir. Ainsi le secrétaire d’État Adrien Taquet entend-il, « pour la première fois, jeter les bases d’une politique dédiée » contre ce phénomène « en pleine expansion ». Aujourd’hui de 7 000 à 10 000 adolescents, le plus souvent des filles âgées de 15 à 17 ans, vendraient leurs corps sur les trottoirs ou à travers Internet.
Un plan pour l'information
Les connaissances, à vrai dire, manquent encore sur la prostitution des mineurs, et c’est déjà à l’information que ce plan est consacré. Le gouvernement compte ainsi financer des recherches sur le phénomène, mais aussi diffuser une campagne de sensibilisation du public.