Après un premier semestre 2020 marqué par une pause des expulsions collectives de campements, bidonvilles et squats, celles-ci ont repris entre novembre 2020 et fin octobre 2021. Selon l'Observatoire interassociatif des expulsions collectives des lieux de vie informels (Fondation Abbé Pierre, Médecins du monde, Ligue des droits de l'homme, Romeurope, etc), il aurait été procédé pendant cette période à 1 330 expulsions (en 2019-2020, sur la période comparable, 1 079 expulsions avaient été comptabilisées). « Les multiples périodes de confinement, de couvre-feu ou encore le déploiement de la campagne vaccinale des personnes en situation de grande précarité n'ont pas arrêté ces pratiques », déplore le collectif.
En comptabilisant le nombre de personnes concernées par ces expulsions, le collectif parvient à un chiffre impressionnant : chaque jour, en moyenne, 472 personnes sont expulsées. Dans neuf cas sur dix, aucune proposition de relogement ou même d'hébergement n'est adressée aux expulsés : c'est donc le retour à la rue avec toutes ses conséquences sanitaires et sociales.
Une région regroupe à elle seule les trois quarts des expulsions : le Calaisis (Pas-de-Calais) et la ville de Grande Synthe (Nord). Le collectif dénonce une « véritable stratégie de harcèlement des personnes vivant dans les lieux de vie informels ». C'est justement pour dénoncer cette situation qu'une grève de la faim, conduite par trois puis deux personnes, se déroule depuis cinq semaines à Calais.
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