A l'occasion de son 20e anniversaire, le Synerpa a réuni plusieurs centaines de personnes en congrès. L'occasion de tirer les enseignements d'une crise sanitaire au cours de laquelle il a été très présent. Et de présenter dix propositions en vue de 2022.
C'est ce qui s'appelle avoir du nez… En décidant il y a plusieurs mois de tenir son 20e congrès à Paris, mi-juin, le Synerpa a incontestablement réussi son pari, ouvrant la voie à d'autres rassemblements publics. Mais le syndicat de structures médico-sociales privées (Ehpad et services à domicile) avait d'autres motifs de fierté, comme l'a répété à plusieurs reprises sa déléguée générale, Florence Arnaiz-Maumé.
Sa fédération a en effet été la première, dès fin février 2020, à alerter les pouvoirs publics sur la gravité de l'épidémie de covid-19, alors que les autorités avaient, alors, encore tendance à la relativiser. Le Synerpa sort incontestablement renforcé de ces 15 mois exceptionnels au cours desquels il a joué un rôle de lanceur d'alerte (notamment auprès des médias), de contre-pouvoir face au ministère de la Santé, de « mobilisateur » des acteurs du secteur.
Un traumatisme durable
Pour autant, l'état des troupes n'est pas forcément bon. Témoins de trop de morts, trop de mensonges, trop d'incertitudes… Les professionnels du « grand âge » ne sortent pas guéris de la crise sanitaire parce que les terrasses sont ouvertes. Le traumatisme est durable.
« Il va falloir regarder ce qui a été raté », affirme la déléguée générale, se déclarant favorable à une refonte en profondeur du ministère de la Santé pour simplifier la prise de décisions. N'oublions pas, a-t-elle ajouté, que « le XXIe siècle devrait être celui des épidémies ».
Le courage et la foi
Lors du premier jour de congrès, le philosophe Éric Fiat a ainsi rappelé cette citation d'Hannah Arendt : « Nous avons besoin, dans cet océan d'incertitudes, d'îlots de sécurité. » Très inspiré, il a mis en avant deux vertus essentielles à cultiver dans le contexte actuel : le courage (« la peur dominée ») et la foi – à prendre dans un sens plus spirituel que religieux (« Espérer plus souvent que douter », selon Saint-Augustin).
Après des mois de sidération, il importe en effet, explique-t-il, de retrouver les chemins d'une espérance, même limitée.