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Li&Di : prévenir les troubles de l'apprentissage dès la maternelle

Longs FormatsElsa GAMBIN06 juin 2024
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En mettant à disposition les compétences de professionnelles de Sessad pour des actions de prévention primaire au sein de plusieurs écoles de Nantes, le projet Li&Di entend diminuer les difficultés d’apprentissage, et limiter ainsi la survenue de situations de handicap évitables.

Ce matin d’hiver, dans l’école de la Beaujoire, un quartier prioritaire de l’est de Nantes, Élisabeth Cerat-Lagana et Flore Étienne, intervenantes Li&Di, s’affairent dans un modulaire. Les deux professionnelles, qui travaillaient auparavant au service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) Langage & Apprentissage, proposent un espace convivial pour un café-parents ouvert à tous. 

Il faut donc installer cafetière et gâteaux, tapis de sol et jeux pour les plus petits qui accompagnent leurs parents, ainsi qu’une bibliothèque ambulante proposée par Flore, qui fourmille d’ouvrages pour enfants. Cet espace de parole et de détente, au sein même d’un établissement scolaire, commence tout juste à se faire connaître grâce à sa régularité depuis janvier dernier. 

Des discussions informelles

Flore Étienne, éducatrice spécialisée, anime l'espace de parole et de jeux au sein de l'école de la Beaujoire, un quartier prioritaire de l’est de Nantes. Sébastien Salom-Gomis pour Le Media Social

Il a fallu du temps et de la patience, et accepter les matinées désertes. À présent, des mères s’y arrêtent après avoir déposé l’aîné, échangent avec les deux intervenantes, empruntent un livre adapté à une demande ou une problématique. Sommeil, langage, alimentation, activité ludique… Flore joue avec les petits qui vadrouillent dans l’espace jeux, l’ambiance est à la fois pudique et détendue.

« L’idée, à travers ces discussions informelles, c’est vraiment de faire du lien avec les parents, explique Élisabeth Cerat-Lagana, également responsable du projet. On échange sur le quotidien, la vie du quartier, la crèche… Parfois des mères se confient, certaines évoquent leur besoin de cours de français, leurs difficultés et questionnements… »

Intervenir de façon précoce

L’expérimentation d’une durée de trois ans, initiée par l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh), part d’un constat que l’association aimerait voir évoluer. « En Loire-Atlantique, 3 400 enfants sont identifiés comme ayant un trouble de l’apprentissage (langage oral, écrit, coordination, trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité – TDAH). Nous faisons l’hypothèse que certaines de ces situations sont évitables en renforçant les compétences de tous les enfants dès l’entrée dans le parcours scolaire ».

L’objectif est donc de soutenir les enfants de 3 à 6 ans « pour qu’ils puissent développer leur plein potentiel d’apprentissage ».

Un espace pour la parole parentale