Depuis le mois de juin, des maraudes composées d’éducateurs de rue et d’infirmières ont été mises en place dans le Pas-de-Calais. En tissant un lien de confiance et de proximité avec les habitants, professionnels du social et du soin espèrent mieux accompagner les personnes très éloignées du système de santé.
Sous la lumière rasante d’une fin de journée estivale, Xavier Heintze et Djeida Youcef s’approchent d’un groupe de jeunes qui discutent tranquillement près d’une voiture. Derrière eux, un imposant terril témoigne du passé minier de la région. Les maisonnettes de briques rouges, toutes identiques, s’alignent à ses pieds.
Dans ce quartier de Billy-Montigny nommé « le 10 » en raison du numéro de la fosse minière qui se trouvait là, la densité de population se révèle très importante.
Une maraude atypique
Comme d’autres communes autour de Lens, cette ville de 8 000 habitants peine à se remettre du déclin industriel de la région. Ici, le chômage demeure plus élevé que la moyenne nationale, tout comme les autres indicateurs de précarité : le niveau de vie et d’études y est plus faible, les médecins plus rares et l’accès à la culture restreint. Le club de prévention Avenir des cités intervient sur trois villes du secteur : Harnes, Billy-Montigny et Sallaumines.
Xavier Heintze connaît les rues et les terrils comme sa poche : il est éducateur de rue dans le bassin minier du Pas-de-Calais depuis plus de vingt ans. Pour la collègue qui l’accompagne, c’est presque une première : Djeida Youcef n’est pas éducatrice spécialisée mais infirmière. Cette maraude atypique, réunissant professionnels du social et du soin, est expérimentée depuis le mois de juin.
Vers les plus éloignés du soin
L’association nationale de prévention en santé (ANPS) s’est installée en septembre à Lievin. Dès l’implantation, elle rencontre les différents partenaires du secteur social pour mieux connaître le territoire et envisager des actions de prévention.
« Une de ses missions est d’aller vers les publics les plus éloignés du soin, mais l'ANPS ne faisait pas de maraudes. De notre côté, sur le terrain, on se rendait compte que les éducateurs n’étaient pas forcément formés à répondre aux questions de santé », explique Sadek Deghima, responsable du club de prévention Avenir des cités.