À la suite de la mort de Nahel M. et des émeutes urbaines, les parents de mineurs délinquants ont été la cible de nombreuses critiques, jusqu’à provoquer un nouveau chantier présidentiel autour de l’autorité parentale. Mais les acteurs du soutien à la parentalité demandent surtout des moyens et l’avènement d’une politique publique ambitieuse, dont le pilotage fait actuellement défaut.
Fin juin, alors qu’un jeune homme est tué par un policier et que la colère éclate dans les quartiers populaires, un coupable est rapidement désigné : les parents. Trop permissifs, dépassés, absents, les voilà affublés de tous les reproches.
Mais, dans la réalité, comment ces parents sont-ils accompagnés aujourd’hui ? Qu’en est-il du soutien à la parentalité mis en avant à travers la démarche, hélas peu lisible, des 1 000 premiers jours ? Qui en sont les acteurs, comment sont-ils coordonnés, de quels moyens disposent-ils ?
« Ces enfants sont les nôtres »
« La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains », exposait l’ordonnance de 1945, fondatrice de la justice des mineurs, jusqu’à son abrogation en 2020.
« En d’autres termes, ces enfants sont les nôtres et l’éducation n’est pas le seul fait des parents, mais bien une responsabilité collective de la cité, ce que l’on a tendance aujourd’hui à oublier », recadre Daniel Goldberg, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss).
Injonction à la performance
D’où la tribune signée dans Le Monde le 11 juillet par une quinzaine d’acteurs du soutien à la parentalité, pour demander une réelle et ambitieuse politique dédiée. Car tous s’accordent sur un point : être parent au XXIe siècle est une mission difficile, entre injonction à la performance et flou artistique sur la meilleure façon de s’y prendre.
La révolution numérique, l’évolution des structures familiales, et de nombreux autres facteurs sociaux, économiques et environnementaux sont venus brouiller des repères déjà fragiles. La situation se complique encore à l’adolescence, période de mutation où les rapports parents/enfants se redéfinissent.