La Contrôleuse des lieux de privation de liberté (CGLPL) a constaté des violations graves aux droits fondamentaux des détenus âgés et/ou handicapés de l’unité de soutien et d’autonomie de la prison de Bédenac. Les soignants avaient pourtant alerté les pouvoirs publics.
C'est un compte rendu édifiant des conditions de détention au sein de « l'unité de soutien et d'autonomie » du centre de détention de Bédenac (Charentes-Maritimes), que livre la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans des recommandations formulées en urgence en avril 2021, publiée le 18 mai au Journal officiel.
Prises en charge inadaptées
Ouverte en 2013, cette unité de 20 cellules accueille des détenus en perte d'autonomie. Huit ans plus tard, les services de la CGLPL ont pu constater, après avoir visité les lieux, que les prises en charge, pénitentiaire et sanitaire, des personnes qui y sont incarcérées « ne sont adaptées ni aux besoins concrets des personnes détenues, ni à l’évolution de leur état de santé ». En cause, notamment, le transfert de détenus en perte d’autonomie depuis toute la France au cours des deux dernières années.
Des atteintes nombreuses et variées
Les atteintes aux droits des personnes sont nombreuses et variées. Dominique Simonnot, qui a succédé, à l'automne dernier, à Adeline Hazan, constate que « des personnes âgées, lourdement handicapées et souffrant de pathologies graves, sont maintenues en détention au mépris de leur dignité et en violation de leur droit à l’accès aux soins ».