Les 24 et 25 juin se tenaient à Nantes les 14e Assises nationales de la protection de l’enfance. Alors que le secrétaire d’État a annulé sa venue, préférant une intervention en visioconférence, environ 150 travailleurs sociaux manifestaient à l’extérieur à l’appel des syndicats, contre une politique moribonde et un projet de réforme qu'ils jugent vide de propositions.
L’appel au national de l’union fédérale de la CGT était pourtant prometteur, dans un contexte sanitaire qui a, encore plus que d’ordinaire, mis en exergue les difficultés de moyens et les difficiles conditions de travail des professionnels de la protection de l’enfance.
Oubliés du Ségur
En première ligne lors de l’année écoulée pour continuer à accompagner les enfants et adolescents dont ils ont la charge, oubliés du Ségur de la Santé, épuisés et mécontents du projet de loi réformant la protection de l’enfance d’Adrien Taquet, les travailleurs sociaux auraient pu se mobiliser en nombre.
Environ 150 manifestants
À l’extérieur du bâtiment où se tenait la grand-messe institutionnelle de la protection de l’enfance, et où le ministre Éric Dupond-Moretti avait fait une apparition la veille, un important contingent de professionnels eut été une symbolique forte.
Mais ce vendredi 25 juin, environ 150 travailleurs sociaux seulement étaient réunis devant la cité des Congrès de Nantes, dévoilant une fois de plus la difficulté des métiers du social à fédérer ses luttes, et, par ricochet, à se faire entendre.
« Il y a tellement de mépris »

Pascale, éducatrice spécialisée dans un accueil de jour à la Sauvegarde de l’enfance dans le Maine-et-Loire, est présente pour la CGT Action sociale. La demande du syndicat de rencontrer Adrien Taquet n’a pas abouti. Pire, le secrétaire d’État à la Protection de l’enfance sera finalement présent… en duplex.
« Il y a tellement de mépris de la part de ce gouvernement. On s’est dit qu’il fallait investir des lieux qui intéressent les médias, mais les éducateurs sont toujours difficiles à mobiliser, ils sont toujours tenus par leur boulot… »