SOS Villages d'enfants engage le débat pour permettre la réussite scolaire des enfants accueillis en protection de l’enfance. Faire coopérer les travailleurs sociaux et les enseignants figure parmi les leviers envisagés.
Dans sa classe de quatrième, il y a « des choses qui énervent » Paola [1]. « Les jeunes placés ont tendance à faire de la peine », raconte-t-elle au micro, attablée dans un salon de l’Assemblée nationale.
Un exemple : si elle n’arrive pas à se concentrer, certains professeurs vont aussitôt mettre en cause son placement à l’aide sociale à l’enfance (ASE) – alors que les autres élèves peuvent tout autant se dissiper. « Un jour, on m’a même demandé si j’étais "normale" ou si j’étais "placée" », poursuit-elle. « Il faut arrêter cette stigmatisation ! » Et que dire des signatures de ses parents, impossibles à ramener du jour au lendemain à l’école, suscitant des remarques de ses enseignants ? « C’est compliqué ! »
Pour le petit-déjeuner parlementaire organisé par SOS Village d’enfants, le 3 octobre, les députés présents auront pu ressentir très concrètement les difficultés vécues à l’école par nombre d’enfants protégés.
Maëlys Grondin, 22 ans, peut d'ailleurs les éclairer davantage encore, sur les innombrables rendez-vous extérieurs qui pèsent sur l’emploi du temps des enfants placés, ou encore sur son propre contrat jeune majeur (CJM), remis en cause lorsqu’elle est partie à l'université dans un autre département.