En Loire-Atlantique, les travailleurs sociaux du Centre départemental enfance familles (CDEF) dénoncent depuis presque deux ans la dégradation de leurs conditions de travail. L’intersyndicale Sud et CFDT santé sociaux avaient déposé un préavis de grève le 13 décembre.
« En fait, aujourd’hui, on retire ces enfants de leur famille pour cause de violences et au final c’est exactement la même chose sur le lieu d’accueil censé les protéger », résume un travailleur social du Centre départemental enfance familles (CDEF) de Saint-Sébastien-sur-Loire, près de Nantes (44), qui accueille des enfants de 0 à 16 ans placés en urgence.
Une violence quotidienne
Comme d’autres de ses collègues, ce professionnel harassé constate des groupes d’enfants en sureffectif, avec des problématiques de plus en plus lourdes, une montée de la violence, à la fois entre eux et envers les adultes, mais aussi l’arrivée de plus en plus d’enfants ayant une notification MDPH.
« Notre mission est d’accueillir au mieux ces enfants pour effectuer un bilan et les orienter au meilleur endroit. Normalement c’est trois mois, renouvelables une fois maximum. Or les enfants restent environ un an à présent, et nous ne sommes pas outillés pour du moyen séjour. »
Un constat partagé par Julien Recoura, de Sud santé sociaux, qui déplore la présence d’enfants depuis… trois années, dans un établissement censé gérer les urgences et orienter en six mois maximum.
Une situation qui gangrène, due en grande partie aux solutions d’orientation qui se réduisent comme peau de chagrin, à l’agonie de la pédopsychiatrie, en passant par le manque de places en maisons d'enfants à caractère social (Mecs) et foyers, en familles d’accueil et en établissements spécialisés.
Sans compter le milieu scolaire qui n’arrive pas à (bien) accueillir non plus, faute d’accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH).