Dans une décision rendue publique le 29 janvier, la Défenseure des droits dresse un état des lieux alarmant de la protection de l’enfance qui met aussi en lumière "la très grande souffrance" des travailleurs sociaux. Elle adresse 46 recommandations aux pouvoirs publics, dont les réponses sont attendues dans les quatre mois.
« La crise traversée par la protection de l’enfance s’inscrit dans la durée face à un système qui n’a pas su ou pu anticiper les difficultés ».
Plus de deux ans après avoir été alertée par des magistrats sur la dégradation de cette politique publique, la Défenseure des droits, Claire Hédon, dresse dans une « décision-cadre » du 28 janvier, un sombre tableau de la situation, et formule 46 recommandations à l’État et aux départements pour améliorer la protection des enfants.
Une série de propositions visent à réclamer « un engagement conjointement assumé de l’État et des départements » en faveur de la protection de l’enfance, une autre à mener « des interventions respectueuses des droits fondamentaux des enfants ».
Elle publie aussi sept décisions territoriales anonymisées.
Mobilisation financière « résiduelle »
L'autorité administrative indépendante constate d’abord que la « mobilisation financière de l’État aux côtés des départements (…) s’avère résiduelle au regard du budget investi par ces derniers dans l’action sociale et des obligations toujours plus nombreuses dont ils doivent assumer la charge ».