Les organisations professionnelles dressent un bilan sévère de la mise en œuvre de la loi Taquet de février 2022 censée améliorer la protection de l'enfance. Le collectif "Cause Majeur" relève quelques progrès et beaucoup de régressions tandis que le collectif "Les 400 000" sonne la mobilisation générale pour contrer l'inertie des pouvoirs publics.
« Trois ans après l’entrée en vigueur de la loi Taquet [du 7 février 2022], ouvrons les yeux : la protection de l’enfance reste une promesse non tenue », écrit le collectif « Les 400 000 », initié par 70 organisations et coordonné par la Cnape (Fédération nationale des associations de protection de l'enfant).
« L'État regarde ailleurs »
« À quoi bon célébrer l’anniversaire d’une loi si son application n’intéresse personne ? », s'interroge, un brin fataliste, le collectif dans un communiqué du 7 février, qui aligne les sujets d'inquiétude.
Non-exécution ou avec retard des décisions de justice, instabilité des lieux de placement, faiblesse de l'offre de soins spécialisés, profondes inégalités territoriales… La liste des griefs s'allonge avec deux autres critiques : des capacités d'accueil saturées, notamment pour les mineurs non accompagnés (MNA), et des jeunes majeurs qui, dès leur sortie de l'ASE, tombent dans la précarité.