La députée Isabelle Santiago, rapporteure de la commission d'enquête sur l'ASE, présente le modèle de la province canadienne comme un exemple à suivre. Les travailleurs sociaux et anciens enfants placés, que nous avons interrogés, y décrivent pourtant un contexte difficile, de la prévention jusqu’à l’accès à l’autonomie.
Alors que le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les manquements des politiques publiques de protection de l'enfance doit être présenté le 8 avril, au terme de plusieurs mois d'auditions, sa rapporteure Isabelle Santiago (députée socialiste) a publié, début mars, une tribune dans laquelle elle fait l'éloge du système de protection de l'enfance québécois. D'où l'idée d'aller interroger les professionnels canadiens pour qu'ils nous dressent un tableau de la situation.
Au Québec, personne n’a oublié « la fillette de Granby ». En 2019, dans cette ville située à l’est de Montréal, une petite fille de sept ans succombe après avoir été retrouvée chez elle, entièrement enrobée de ruban adhésif, au terme d’une série de sévices infligés par sa belle-mère et son père.
Ce drame provoquera une onde de choc dans toute la province canadienne et mettra en lumière les manquements de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), l’équivalent de l’aide sociale à l’enfance (ASE), alors que l’enfant était suivie par les services.
Nombreuses ressemblances
Un mois après, le Premier ministre du Québec, François Legault, l’assurait : « Il y aura un avant-Granby et un après-Granby ». Cela ne vous rappelle rien ?