Cinq organisations se sont livrées à un exercice de prospective pour envisager les "futurs possibles" du secteur. Si la crise actuelle peut encore s’aggraver, la protection de l’enfance pourrait aussi bien évoluer vers davantage de prévention, ou plus de décloisonnements, voire dans une ère de "sanitarisation".
Dans dix ans, à quoi ressemblera la protection de l’enfance ? Cette question, plusieurs professionnels se la sont posée un jour de 2020, alors que la pandémie de Covid-19 ouvrait grand les portes vers l’inconnu.
Trois ans plus tard, les cinq organisations finalement engagées dans la réflexion en tirent un rapport détonnant, sur la « protection de l’enfance à l’horizon 2030-2035 », au moment même où le secteur se cherche des bouées de sauvetage.
Prendre de la hauteur
« Notre objectif n’est pas de régler cette crise », prévient cependant Baptiste Cohen, coordinateur de la protection de l’enfance aux Apprentis d’Auteuil, en présentant ce rapport interassociatif, le 22 novembre à l’Assemblée nationale, à l’invitation de la Délégation aux droits des enfants.
L’idée est plutôt « d’ouvrir un champ de réflexion inhabituel » et de « prendre de la hauteur », pour sa fondation comme pour ses partenaires, Chanteclair, la Croix-Rouge française, la Vie au grand air et SOS villages d’enfants.
Car cet exercice de prospective ne consiste pas à sortir « une boule de cristal », mais à suivre une méthodologie précise, proposée par le centre Futuribles, avec le soutien de l’Uniopss.