Plusieurs associations et syndicats lancent une vaste consultation à destination des demandeurs d'emploi sur la réforme de l'assurance chômage qui démarre ce 1er novembre. Les premiers résultats seront connus dans cinq mois.
L'association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) lance avec plusieurs partenaires, dont ATD Quart Monde, la Fédération des acteurs de la solidarité, l'Unsa et la CFDT, une consultation sur les effets de la réforme de l'assurance chômage. Actée par décrets durant l'été, cette réforme prévoit notamment un durcissement des conditions d'accès à l'assurance chômage (lire notre article).
La majeure partie de ces nouvelles mesures entrent en vigueur au 1er novembre, date du lancement de la consultation sur le site sncexpressions.fr.
Évaluer les conséquences directes et concrètes
L'opération doit permettre « d’évaluer les conséquences directes et concrètes de ces nouvelles règles », indiquent les organisateurs dans un communiqué de presse. Parmi les craintes des associations et des syndicats, l'appauvrissement des chercheurs d'emploi qui pourront être contraints de se tourner vers les minima sociaux.
Une étude d'impact de l'Unédic publiée à la fin du mois de septembre a déjà révélé qu'un nouveau chômeur sur deux sera concerné par la réforme. Parmi eux, un sur dix n'ouvrira aucun droit, alors qu'il aurait pu y prétendre avant le 1er novembre.
Une étude qualitative
À cette étude quantitative de l'Unédic, les associations veulent ajouter une « étude qualitative pour prendre en compte la parole de ceux qui sont les premiers concernés », nous explique Vincent Godebout, délégué général de SNC.
La consultation sera anonyme. Elle prendra la forme d'un témoignage libre mais aussi d'un questionnaire, composé de 40 questions et diffusé en deux vagues (le 1er novembre puis le 1er avril 2020).
Réviser le décret
Les premiers résultats seront connus le 1er avril 2020. Les conclusions complètes seront ensuite publiées en début d'année 2021. « L'idée, c'est d'aller vers les pouvoirs publics et les élus en leur expliquant ce que disent les chercheurs d'emploi et qu'il serait peut-être intéressant de réviser les dispositions prises par décret », précise Vincent Godebout.
Du « court-termisme » budgétaire
Le délégué général de SNC regrette, par ailleurs, le calendrier choisi par le gouvernement alors qu'au 1er janvier 2020, les demandeurs d'emploi bénéficieront d'une autre mesure de la réforme : un accompagnement renforcé par Pôle emploi.
« Ça aurait dû être la première action à mettre en place, avant de couper des droits, de risquer d'appauvrir les gens et de les obliger à prendre des emplois qu'ils ne veulent pas et pour lesquels ils ne sont pas compétents. C'est du "court-termisme" budgétaire », dénonce Vincent Godebout.