Alors que la loi Plein emploi prévoit une réforme du RSA, 18 territoires pilotes expérimentent non pas un "RSA sous condition", mais un "accompagnement renforcé". Comment s’organise-t-il ? Qu’apporte-t-il ? Comment est-il vécu par les accompagnants et les bénéficiaires ? Tour d'horizon d'une préfiguration qui semble plutôt convaincre sur le terrain.
Dix-huit expérimentations préfigurant la réforme « France travail » pour les bénéficiaires du RSA ont débuté entre avril et septembre, et plus de 10 000 allocataires ont déjà intégré ce dispositif expérimental. Le but : tester « de nouvelles modalités d’accompagnement renforcé » en vue d’accélérer leur retour à l’emploi. Puis en tirer des enseignements pour généraliser ce modèle en 2025.
L’État a engagé 26 M€ en 2023, et prévoit 170 M€ en 2024 pour cofinancer ces expérimentations. Chacune porte sur une cible de 1 000 à 3 000 allocataires, sur un périmètre précis : Tourcoing dans le Nord, Saint-Nazaire en Loire-Atlantique… Seule la Creuse mène l’opération sur tout le département.
Une aide conséquente
Chaque territoire a reçu une aide conséquente - 750 000 € pour la Loire-Atlantique, 1 M€ pour la Creuse - pour étoffer leurs équipes et mettre en place un accompagnement « systématique et intensif ». « Désormais, tous les allocataires signent un contrat d’engagement qui formalise des objectifs, puis ils ont un contact hebdomadaire avec leur référent », rapporte Jean Autier, directeur insertion au département de la Creuse.
« C’est nouveau : jusqu’ici l’accompagnement se limitait souvent à trois contacts par an, quand il y en avait un », souligne Thibaut Guilluy, Haut commissaire à l’emploi, pressenti pour diriger France Travail.
Partout, les moyens humains dédiés à l’accompagnement ont été renforcés et les portefeuilles des référents réduits à « 50 ou 60 allocataires » afin qu’ils puissent assurer ce suivi « intensif ». Plusieurs départements ont recruté de nouveaux profils - « infirmier, psychologue » - pour avoir une équipe pluridisciplinaire.
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