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Reportage29 octobre 2020
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Retour en Ehpad (2/3) : "face à un ennemi invisible"

Alors que le reconfinement a été confirmé par le chef de l'Etat contre le Covid-19, mais sans interdire les visites en Ehpad, voici le deuxième épisode de notre reportage, mi-octobre, dans un établissement en Haute-Savoie. Récit des heures sombres.

L'enfer sur terre... C'est ce que certains professionnels et résidents des deux Ehpad de Cervens et Sillingy, en Haute-Savoie, disent avoir vécu en mars et avril derniers. En l'espace de trois semaines, ils ont vu tomber 23 personnes âgées, et vaciller de nombreux soignants. Depuis, la vie a repris ses droits avec de nouveaux résidents. Mais les acteurs rencontrés n'oublient pas.

« Ce n'est qu'une grippe »

Etablissement rural tout proche du lac Leman, « Le Verger des Coudry », à Cervens, abrite 84 résidents, dont certains en unités Alzheimer. La moyenne d'âge est supérieure à 84 ans. En février, personne ne panique. Comme ailleurs, on relativise. « Je me suis dit, ce n'est qu'une grippe, se souvient Laurent (1), directeur adjoint de l'Ehpad. Et cela ne va pas aller plus loin. »

Quand le virus arrive sur le territoire français, Laurent, donc, se trouve dans l'autre établissement haut-savoyard de l'association gestionnaire Odélia, à Sillingy, pour remplacer le directeur Éric Lacoudre pendant ses vacances (lire notre premier volet). Il est donc aux premières loges. Quand il voit que le maire de la Balme-Sillingy – la commune voisine, près d'Annecy – est contaminé, il comprend que la situation est grave. Mais à l'Ehpad de Cervens, à ce moment-là, tout va bien.

Un stock de 500 à 1 000 masques

Les premiers jours de mars sont marqués par une intense activité. «  Tout le monde s'interrogeait, rapporte le directeur adjoint. On cherchait des protections, mais tout était bloqué. Et je ne disposais que d'un stock de 500 à 1 000 masques. » Presque rien au regard des besoins des 55 salariés.

« On s'est demandé comment les utiliser, intervient Mylène, responsable de la vie sociale. O n les donne maintenant ou on attend le premier cas ? Les salariés venaient nous interroger. On s'est démenés pour trouver de s protections. » Une livraison est ainsi arrivée de... Hong Kong.

« Comme des militaires »