Alors que débute un nouveau confinement, ce vendredi 30 octobre, près de six mois après la fin du précédent, dernier volet de notre reportage dans un Ehpad de Haute-Savoie où professionnels, résidents et familles nous ont raconté leur quotidien.

Un matin d'octobre frisquet. Il est 10 h à l'Ehpad « Le Verger des Coudry » et sept à huit résidents sont réunis dans la salle du pôle d'activité où Nathalie (1), animatrice, conduit les débats. Le sujet du jour est, alors, l'annonce par le président de la République de l'instauration du couvre-feu (ce reportage a été réalisé mi-octobre).

« J'ai connu le couvre-feu quand j'étais petite pendant la guerre », réagit Georgette, environ 90 ans (elle répond par une pirouette quand on lui demande son âge). Ancienne conseillère municipale, elle botte en touche à propos du confinement, et évoque la grippe espagnole. « Mon père me racontait que les gens tombaient comme des mouches ». Elle dont le quotidien est occupé par les sudokus et le coup de fil quotidien de son petit-fils lâche finalement que cet épisode a été « un cap difficile à passer ».

« Si je devais mourir... »

 A ses côtés, Yvonne, 94 ans, revient d'être allée se faire pomponner par la coiffeuse (qui intervient à l'Ehpad en alternance avec une pédicure et une esthéticienne). Elle est partagée. « Le confinement m'a perturbée », confie-t-elle. « En même temps, si je devais mourir... ».

« Il fallait en passer par là »