Juste avant de céder la présidence du Carrefour national de l’action éducative en milieu ouvert (Cnaemo), Salvatore Stella revient sur ses huit années de plaidoyers, auprès des politiques, pour l’intervention à domicile en protection de l’enfance.
Lorsque vous avez été élu président du Cnaemo, en 2015, quelles étaient vos intentions de départ ?
Salvatore StellaJe suis arrivé à la suite d’une assemblée générale difficile, en 2014… Nous voulions que le Cnaemo représente le milieu ouvert classique, mais aussi renforcé, et surtout le placement à domicile. Et cela avait causé une fracture avec les anciens. Nous avons finalement obtenu cette ouverture de nos statuts, et j’ai été élu à l’assemblée générale suivante, en 2015. J’ai été le premier président du Cnaemo à être choisi non par les anciens, mais sur la base d’une élection !
À l’époque, on était très dogmatique… Nous avions des sièges, dans plein d’endroits, que nous n’occupions pas : par désaccord, nous refusions par exemple de discuter avec l’Odas (Observatoire du développement et de l’action sociale, NDLR) !
J’avais donc appelé à nous ouvrir, à occuper ces places. L’idée était aussi que notre mouvement soit plus visible, plus incarné. Et on a été très actif, au Conseil national de la protection de l’enfance créé en 2016, ou encore à la Cnape, dont j’ai été vice-président pendant six ans. Nous avons aussi publié une série d’ouvrages aux éditions Eres.
Il fallait parler du milieu ouvert ! Dès qu’on parle de protection de l’enfance, on ne pense qu’aux placements. Nous représentons pourtant la moitié des accompagnements.