Créer un comité de filière pour la protection de l'enfance, rendre plus attractif le statut des assistants familiaux, renforcer le soutien à la parentalité… Dans un entretien au Media Social, Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, présente ses intentions pour sortir le secteur de la crise.
De l’évaluation des situations de danger à l’exécution des mesures judiciaires, toute la chaîne de la protection de l’enfance est aujourd’hui embolisée. Qu’envisagez-vous pour renforcer nos capacités de réponse ?
Sarah El Haïry La protection de l’enfance est l'une de mes priorités. Je veux mettre tout en place pour mieux détecter, mieux protéger et prendre en charge le plus vite possible.
On a déjà agi avec la loi Taquet : je pense aux comités départementaux de la protection de l’enfance, qui sont actuellement en expérimentation dans dix départements, pour mieux coordonner les différents acteurs. Je viens aussi de lancer les groupes de travail État-département, en y intégrant systématiquement la justice.
C’est en se concertant, en se coordonnant, que la réponse sera la plus adéquate. Et, d’ici cet été, je présenterai un certain nombre de propositions coordonnées et concertées avec les départements.
Vous mettez là en avant des solutions de gouvernance. Mais le plus urgent n’est-il pas de trouver des moyens humains, et financiers, pour prendre en charge tous les enfants en danger ?
S. E. H. En réalité on a besoin de garantir des conditions de travail satisfaisantes pour gagner en attractivité sur les métiers du travail social. Sinon les gens ne viennent pas, ou partent plus vite, et cela accroît les difficultés.
Aujourd’hui, revoir le statut de l’assistant familial, c’est créer de l’attractivité, et donc des capacités d’accueil plus immédiates qu’en construisant un foyer, ce qui prend quelques années…
Quelles sont vos propositions pour les assistants familiaux ?