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"Ségur pour tous" : l’heure du bras de fer a sonné

Longs FormatsLaetitia DELHON09 octobre 2024
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La revalorisation de 183 euros, étendue à tous les salariés de la branche sociale et médico-sociale, met en difficulté le secteur qui peine à obtenir les financements des autorités de tarification. Création d’un collectif, actions en justice, saisine du Conseil constitutionnel : le rapport de force se durcit et s’affiche, dans un contexte budgétaire de plus en plus difficile pour le champ associatif.

« On a tellement peur de crever qu’on est en mode survie », déclare Bruno Zilberg, directeur général du groupement associatif Cithéa, qui emploie 200 salariés dans des services de la protection de l’enfance et du soutien à la parentalité.

Sa voix calme contraste avec la crise qu’il décrit, cette extension de la prime Ségur qu’il ne peut pas verser à ses salariés, mais aussi ces 14 services d'espaces de rencontre, membres de la Fédération nationale de la médiation et des espaces de rencontre (Fenamef) qu’il préside, qui risquent de mettre la clef sous la porte fin décembre.

Une « grande folie »

Bruno Zilberg, directeur général du groupement associatif Cithéa. DR

Il parle même de « grande folie » en évoquant ce champ de la parentalité, resté dans l’angle mort du financement de cette deuxième vague du Ségur, qui représente un coût de 372 000 euros pour Cithéa et de 6,5 millions pour les associations membres de la Fenamef. « Ce champ est financé par plusieurs institutions - dont la Caisse nationale des allocations familiales, le ministère de la Justice, les villes - mais aucun n’est un organisme collecteur », poursuit-il. En clair : aucun n’a la responsabilité du versement du financement.

Les salariés pouvant prétendre à l’extension de la prime n’ont donc d’autre choix que de patienter. « Ils sont de bonne volonté, ils savent qu’on s’est engagés à les revaloriser comme lors de la première vague. Mais des actions aux Prud’hommes restent possibles ».

Rapport de force